L’expansion récente des lois antiterroristes en France a fait ressurgir la problématique des savoirs interdits. Les débats actuels semblent se focaliser sur les publications islamistes, mais c’est un vieux problème qui se pose aux états dits « démocratiques » depuis au moins 130 ans et la parution de The Science of Revolutionary Warfare aux États-Unis par l’anarchiste Johann Most. Les publications dont nous parlerons contiennent rarement plus d’informations techniques que ce que l’on peut trouver dans les bibliothèques publiques. Ce sont en réalité leur mise en forme, avant propos et contexte de publication (canaux de diffusions, lectorat) qui les placent dans le collimateur de la justice et des médias. Au cours de cette intervention ce sont ces caractéristiques qu’il s’agira de décrire dans une perspective historique afin de mieux cerner les limites actuelles à la liberté d’expression voire à la liberté de lecture au sein de nos démocraties occidentales, puisque bien souvent ce ne sont pas seulement les auteurs mais aussi les lecteurs qui sont susceptibles d’être inquiétés par la justice et le tribunal médiatique.

Conférence
24 avril 2017 à 18h30